your story
L’école moldu. Aussi loin que je me souvienne, j’y ai mis les pieds, juste le temps d’apprendre à lire, écrire et compter. Je n’ai jamais vraiment eu de maison à moi quand j’y pense. Je me souviens de cette petite maison, deux chambres meublées d’un lit et d’une armoire chacune, un salon qui pouvait se confondre avec la cuisine et une salle de bain. Cela, pour cinq personnes : ma mère, ma tante, mon frère, mon cousin et moi. La misère. Nous vivions dans un des ghettos le plus dégradé et le plus dangereux à des kilomètres. Nous n’étions pas une famille d’immigrés, simplement rejeté de la société. A cause de qui ? Mon père. Un homme considéré comme dangereux criminel. Tous les samedis, ma mère, mon frère et moi nous rendions à la prison rendre visite à ce monstre. Il était tout ce qu’il y a de répugnant sur cette terre : sale, cruel, les traits déformés par la dureté de sa vie … et meurtrier.
Il s’était fait prendre à cause d’un braquage de banque. Je vous rassure, ce n’était pas un malfrat. Mais il voulait le bien de notre famille, le bonheur de ses enfants. Autant dire que cet homme, ce père, a tout raté. Cela remonte à longtemps, j’étais alors âgée de quatre ans. Des flash de cette journée me reviennent. Une dispute avec ma mère. Le seul vase que l’on avait brisé par terre. Une porte claquée. Puis, la police devant chez nous. Oui, mon idiot de père avait voulu faire le malin, braquer une banque pour ne plus connaître la misère. Dans l’action, il avait tiré, au mauvais moment, la balle avait touché une jeune femme en pleine tête. Pris dans le tourbillon, en voulant fuir, il avait percuté un homme qui était tombé sur une pierre. Mon père était en prison avec le meurtre de deux personnes, un braquage de banque, et la misère d’une famille sur les bras. Après cet incident, la vie s’était montrée encore plus dure, les patrons se montraient retissant à embaucher ma mère et ma tante en voyant leurs nom de famille. Harringston. Ce nom signifiait un fou dangereux en prison à perpétuité.
Très tôt donc, vers sept ou huit ans, j’avais commencé à aidé ma famille, le soir en rentrant de l'école. Avec mon frère et mon cousin, nous allions dans les rues. Mon cousin, Lyle, avait seize ans, et pouvait donc faire quelques petits boulots, il vendait des glaces l’été et des bonnets que tricotait ma tante l’hiver. Mon frère, Jude, âgé d’un an de plus que moi, faisait des numéros de danse dans la rue. Quand à moi, je me rendais en ville, au milieu du parc, près d’une fontaine, et utilisait le seul véritable objet de la famille, ma guitare. Ma mère avait mis de l’argent de côté tout les mois pour m’offrir ce cadeau. En échange, je chantais, je jouais et les gens me donnaient de l’argent dans un chapeau. La misère.
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Les cordes de ma guitare glissaient sous mes doigts. Une caresse. Je sentais le manche de celle-ci frôler ma peau. Les notes s’envolaient. Le son qui sortait de ma bouche les rejoignait. Ensemble, ils contournaient l’attroupement qui venait de se former autour de moi. La douce mélodie me menait ailleurs. Il faut se battre avant de pouvoir rêver les yeux ouverts. Il n’y avait à présent plus aucun obstacle entre la musique et moi. Je pouvais la voir, je pouvais la sentir. J’en étais devenue avide, ma drogue. C’était encore mieux que de l’écouter. Quand les notes cessèrent, d’autres prirent places. Elles se formaient doucement dans les applaudissements, allant dans une prairie, un océan, une prison. Dans tous les endroits où des gens seraient là pour l’entendre, la comprendre. Mais je savais, que bientôt cela s’arrêterait. Comme toujours, la descente sur terre s’accomplissait brutalement, la vision des passants qui applaudissent puis partent sans rien mettre dans le chapeau. Je soupirais. Aujourd’hui avait été encore une dure journée. Heureusement, j’avais récoltés à peu près trente dollars depuis ce matin. Nous étions en fin d’après-midi. Si je ne rentrais pas, ma mère allait crier. La foule s’était dispersée, je ramassais mes affaires. Pas très loin une vielle dame me regardait depuis un bon moment déjà. Chaque jour elle était là et chaque jour elle me laissait un dollars. Pourtant, cette dame se trouvait elle aussi en mauvaise situation, elle vivait sur le toit d’un immeuble dégradé avec ces pigeons. La dame aux pigeons. Aujourd’hui, elle m’avait donné plus que d’habitude.
Je rentrais chez moi. Mon frère était déjà en train de donner l’argent qu’il avait récolté à ma tante. La journée avait était fructueuse, nous allions pouvoir nous acheter des vêtements, enfin. Mon cousin dormait sur un petit fauteuil. Nous n’avions pas de télévision, alors pourquoi nous encombrer d’un canapé ? Nous avions trouvé ce fauteuil dans un magasin d’occasion, enfin pas totalement, plutôt des gitans qui volaient pour revendre après. Il parait que ça rapportait bien, mais ma mère et ma tante ne voulait pas s’abaisser à des moyens illégaux. Pas après la bêtise de mon père.
« Resterons-nous toujours ici ? J’aimerai savoir comment c’est de déménager. J’ai vu un camion et des pleins de meubles aujourd’hui. Ce doit être marrant. »
« Ma chérie, nous ne pouvons pas, tu le sais. Tu comprendras mieux quand tu seras grande … »
« Il y a toujours des gens qui font comme moi dans la rue. Du coup, les gens donnent de l'argent aux autres. Comment je fais Tante Kelly ? » J’avais peut être huit ans mais ma vie ne me permettait pas d’être une enfant. J’avais muri beaucoup trop vite et ma famille le savait. Certes à huit ans je ne comprenais pas tout, je voyais plutôt cette vie comme un jeu.
« Ne t’inquiète pas. Dans quelques temps tu feras autre chose Lùbelle. C’est éphémère la musique. Ne pense pas faire carrière la dedans. Trouve toit plutôt un bon job. » Dans ma tête de huit ans je ne compris pas très bien. J’avais certes muri mais certaine chose m’échapper. Je la fixais, sans comprendre. On voulait elle en venir ? La musique ne part jamais. Elle ne peut pas partir.
« Non tante Kelly. Ne dis pas de mensonge, la musique n’est pas éphémère. Je pourrais donc faire autant de musique que je le veux. »
« Lùbelle June Harringston, essaye de t’amuser. Je t’expliquerai plus tard. »Je rejoignis mon frère dans la chambre. M’amuser, avec quoi ? Je n’avais que ma guitare et une vielle Barbie. Mon frère lui avait juste une vielle chaîne transportable pour danser et une voiture. Quand à mon cousin, il n’avait même pas de portable à seize ans. Son dernier cadeaux remontait à l’âge de ses quatorze ans et s’était un casse tête chinois. C’est vrai, nous pouvions nous amuser !
Mon frère m’observa. Il aimait le faire, il savait que je détestais cela. J’aimais Jude énormément, était il possible d’aimer autant sur cette planète. Parfois nous sortions dans la rue et lui, dansait sur ma musique. Que ferais-je sans mon grand frère ? Un jour je m’étais fait attaquer par une bande de jeune qui trainer souvent dans le ghetto, ils finiraient sûrement en prison comme mon père. Il avait voulu me piquer ma guitare. Je me souviens exactement des paroles d’un des garçons, « Petite poupée, tu sais que c’est dangereux de se promener toute seule ici. ». Il avait caressé le manche de ma guitare puis mon menton, doucement il avait pris une mèche de mes longs cheveux bruns. Sa main était énorme et moi j’étais toute fine, toute frêle. J’avais fait face, je n’ai pas baissé les yeux une seule seconde. La vie de pauvres endurcissait les gens, j’étais devenu courageuse. J’avais appris à être gentille avec les gens, les aider mais je savais lorsqu’il le fallait être très méchante. J’avais sûrement hérité ce côté-là de mon père. Autre chose que je tenais de mon père, j’étais impulsive. Ce qu’il y a de bien dans les ghettos, c’est que pleins de débris traine par terre. Mon qui frère dansait pas très loin, avait attrapé une barre de fer, et l’avait assommé. Les autres étaient partis en courant, avec le corps de leur copain.
Une fois à la maison, je partis me blottir dans les bras de mon frère. Il ne me repoussa pas bien que quelque peu surpris.
« Tu ne me laissera jamais toute seule Jude. Promet-le moi. ». Il ne dit rien. Sa réponse était oui, mais en cet instant il ne fallait rien dire. Juste faire silence, écouter. Puis je m’assis à ses côtés et ensembles on regarda la petite pièce avec trois lits, un bureau et une armoire. Dans un coin se trouvait ma guitare. La sombre lueur de cette pièce, transmettait dans mon miroir une image subtile éclairée par un fin rayon de lune, tout aussi éphémère. La poussière d’étoiles réalisait une danse funèbre autour de mon corps, et de ma petite place, je pouvais en admirer le reflet. J’observais ce passage du sombre au noir, prenant forme devant moi. Quelque seconde, et la beauté de se double inexistant s’en était allée. Il n’y avait plus que la présence de mon frère. Par moment je voyais les choses en noir, mais cette présence fraternelle était là pour me ramener à la joie, à l’ivresse qu’apporte une simple vie sur cette terre.
« Je te le promet Lùbelle. Je serai toujours là pour toi. ». *******************************
Pour la première fois depuis des semaines, j’avais le droit de m’acheter un vêtement. J’avais opté pour une jupe. Je n’en avais pas, juste une robe et quelques jeans. Nous étions donc en ville mon frère et moi. J’insistais pour entrer dans les plus grandes boutiques. Même si je n’avais pas le luxe de me payer leurs affaires, j’adorais les essayer dans les cabines. Mon frère s’amusait à porter des costards et moi je prenais de belle robe de soirée. Mais cette fois, nous étions là pour acheter pas pour essayer. Quoique faire les deux n’est pas interdit, la journée n’en serait que meilleur
. « Je veux entrer ici ! » dis-je à Jude. Il me regarda bizarrement. Ce magasin n’était pas pour nous, trop cher. Mais sur les vitrines l’on pouvait lire « promotion ». Je ne comptais donc pas laisser passer une telle occasion. Mes besoins de fille passaient avant et j’ai besoin de porter quelque chose d’élégant. Tout de même j’allais vers mes dix ans, il était temps de grandir un peu plus. Même si j’étais suffisamment mature.
J’avais trouvé la jupe parfaite. Problème ? Elle était beaucoup trop grande. Je voulais quand même l’essayer. Mon frère me suivit retissant. Il aurait fallu une ceinture mais alors que je demandais à Jude si je devais l’acheter, elle rétrécit pile à la bonne taille. J’eus un haut le cœur puis un petit cri de surprise. C’est dernier temps plein de chose dans le genre se produisait. Une corde de ma guitare c’était réparée toute seule. La fissure dans le mur que Lyle avait fait avec maladresse s’était effacé … Et maintenant cette jupe. J’espérais être comme mon frère, comment il appelle ça déjà ? Un sorcier. Il était entré il y a un an a … poudlard. Mon frère dit que je suis comme lui. N’importe quoi ! Moi, une sorcière ? Quand les poules auront des dents ! De toute manière cela faisait une affaire de plus ! Je partis tout sourire avec ma nouvelle jupe.
En rentrant à la maison, toute contente, Lùbelle cria dans tout les sens,
« J’ai ma jupe ! J’ai ma jupe ! Mais regardez ! ». De toute évidence personne n’était d’humeur à m’écouter.
« Bravo ma petite fille. » Ma mère se jeta sur moi. Elle me regarda avec fierté. Tout de même, j’ai juste acheté une jupe. Pas la peine d’en faire des tonnes. C’est alors qu’elle me tendit un espèce de parchemin. Je compris, me tourna vers mon frère et me jeta sur lui. Il ne serait pas seul dans cette mystérieuse école !
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Quand je vis poudlard pour la première fois, je fus tellement surprise que pendant des minutes entières je n’ouvris plus la bouche. C’est bête, mais dans les barques, j’avais tout le temps la peur qu’elle se renverse. Je m’étais déjà tissais quelques liens, de nature sociable. J’avais repéré ceux que je n’apprécierais pas. Cette expérience était nouvelle, moi qui avais arrêté l’école assez jeune. J’allais devoir apprendre à étudier …
Je ne fus pas envoyé dans la même maison que mon frère. Au début j’ai eu assez peur, puis comme d’habitude, j’ai fais front. J’aimais bien les gens qui étaient dans mes dortoirs. Les personnes étaient gentilles, certains m’ont expliqués beaucoup de choses du monde magique. Le premier jour, une deuxième année m’a traité de sang de bourbe parce que j’étais la sœur de Jude et qu’elle ne l’aimait pas. Ma première réaction fut de le regarder bizarrement, quand quelqu’un me glissa à l’oreille la signification, ma deuxième réaction fut de lui faire un doigt d’honneur moldu. Ma première heure de colle. J’ai fais fort je le reconnais. Les jours passaient tous meilleurs les uns que les autres. Poudlard était le paradis sur terre …
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Ma mère nous accompagna à la gare comme d’habitude. Laisser ma famille ici alors que je serai tranquillement installée à poudlard en train de faire les conneries les plus démentielle - oui je suis une petite folle – avec mes amis me fendait le cœur. Je n’osai pas imaginer ce qui pouvait arriver. Mon frère compris à mon expression. Il me prit par l’épaule et me fit avancer. Je marchai à contre cœur, enfin presque, retrouver tout le monde me faisais plaisir. Je levais la tête vers mon frère.
« Une nouvelle année commence. »
« Nous retournons à la maison Lùbelle. Il n’y a pas de mal à ça. Tu te souviens, quand tu étais petite tu voulais déménager. Poudlard est ton chez toi, tu le sais. Tu as quittés depuis longtemps la vielle maison délabrés. Ce n’est plus qu’une vulgaire habitation de vacance. »
« Notre deuxième maison Jude. Pas notre maison »
« Si tu veux. »Je me dirigeais vers mon compartiment. Mes amis se trouvait pas très loin, je venais d’en apercevoir une. Finalement il me tardait de me retrouver à poudlard. J’adorais cet endroit. J’allais y passer ma sixième année et j’avais encore temps à découvrir de ce mystérieux château. Dans cette école, tout était parfait, j’avais plein d’amis, les fêtes ne manquait pas … Souvent, il y avait des bataille de polochon dans les dortoirs. La belle vie se trouvait à poudlard. Malheureusement il ne lui restait que deux ans à passer là-bas. Tiens une amie !
« Salut ! Alors tes vacances ? »« Bien et toi ? »
« Bien. » Je me lançais dans un récit palpitant.
©Maat